Amortissement véhicule électrique : levier fiscal et stratégie comptable pour les entreprises
- Recharge +
- 15 sept.
- 7 min de lecture

Entre fiscalité avantageuse, transition énergétique et rationalisation des coûts, l’amortissement d’un véhicule électrique s’impose comme un outil stratégique pour les entreprises, les professions libérales et les indépendants.
En 2025, les règles fiscales encouragent plus que jamais la mobilité décarbonée : plafonds d’amortissement relevés, bonus écologique, prime à la conversion, et même exonération de carte grise dans la majorité des régions. Autant de dispositifs qui rendent l’achat ou la location d’un véhicule électrique non seulement écologique, mais aussi rentable fiscalement.
Mais comment fonctionne réellement l’amortissement d’un véhicule électrique ? Quels sont les plafonds déductibles ? Qu’en est-il de la batterie, de la TVA, ou de la location longue durée ? Et surtout : quelles sont les meilleures stratégies comptables pour maximiser les avantages ?
Dans ce guide complet, Recharge+ vous aide à comprendre, optimiser et anticiper l’amortissement de vos véhicules électriques, que vous soyez dirigeant d’entreprise, freelance, ou gestionnaire de flotte.
Sommaire
I. Comprendre l’amortissement d’un véhicule électrique
A. Définition de l’amortissement
L’amortissement d’un bien, et donc d’un véhicule, correspond à la répartition comptable de son coût d’acquisition sur sa durée d’utilisation.
En clair, il s’agit de constater la perte de valeur du bien d’année en année, à mesure qu’il est utilisé.
Dans le cas d’un véhicule électrique utilisé dans un cadre professionnel, cette opération est non seulement comptable, mais aussi fiscale.
Elle permet de déduire tout ou partie du coût du véhicule des bénéfices imposables de l’entreprise, selon les règles en vigueur.
Il faut distinguer deux notions :
L’amortissement comptable : basé sur le prix réel du véhicule (HT) et sa durée de vie estimée.
L’amortissement fiscalement déductible : limité à un plafond fixé par l’administration fiscale, en fonction des émissions de CO₂.
Les véhicules électriques bénéficient de plafonds d’amortissement plus favorables que les véhicules thermiques. C’est donc un levier fiscal stratégique pour les entreprises et les indépendants souhaitant verdir leur flotte.
Les 3 étapes de l’amortissement d’un véhicule électrique
Acquisition du véhicule
Calcul de la base amortissable (coût – valeur résiduelle)
Répartition sur 4 à 5 ans
Pour bien démarrer dans la mobilité électrique, consultez notre Guide complet sur la voiture électrique
B. Véhicules concernés
Tous les véhicules ne sont pas concernés de la même manière par les règles d’amortissement.
Un véhicule de tourisme peut être amorti s’il est inscrit à l’actif de l’entreprise ou du professionnel libéral, et affecté à une activité professionnelle.
Attention : l’administration fiscale contrôle l’usage professionnel réel du véhicule.
Un usage mixte (pro/perso) doit être justifié.
Vous exploitez un logement saisonnier ou une activité pro à domicile ? Pensez à installer une borne de recharge pour votre véhicule électrique ou celui de vos clients.
II. Cadre fiscal de l’amortissement des véhicules électriques
A. Plafond d’amortissement : règles 2025
L’administration fiscale n’autorise pas la déduction intégrale du prix d’un véhicule de tourisme du résultat de l’entreprise. Elle impose des plafonds d’amortissement fiscalement déductibles, qui varient selon le taux d’émission de CO₂ du véhicule.
Voici les plafonds en vigueur pour 2025 :
Les véhicules électriques (100 % VE) émettant moins de 20 g de CO₂/km bénéficient donc du plafond maximal de 30 000 €.
La part du prix d’achat dépassant ce plafond n’est pas déductible fiscalement, mais reste amortissable
Comparatif :
Prix d’achat : 47 000 €
Plafond fiscal VE : 30 000 €
➤ Seuls 30 000 € sont déductibles, le reste (17 000 €) est amortissement non déductible.
B. Durée d’amortissement et méthodes applicables
La durée d’amortissement d’un véhicule électrique dépend de son usage :
5 ans : durée standard en linéaire pour usage normal
4 ans : usage intensif ou selon politique comptable de l’entreprise
Deux méthodes sont possibles :
Amortissement linéaire (le plus courant) : montant constant chaque année
Amortissement dégressif : rarement utilisé pour les véhicules
Formule simple à afficher : (Coût d’achat – valeur résiduelle) ÷ durée d’amortissement = dotation annuelle
Facturer les recharges aux salariés ou à vos clients ? Recharge+ vous accompagne dans la gestion et la supervision de votre flotte.
C. Le cas particulier de la batterie
Dans certains cas, la batterie peut être facturée séparément du véhicule (cas des véhicules électriques en LLD, LOA ou achat avec option).
Voici ce qu’il faut retenir :
Si la batterie est facturée séparément, elle est amortissable à 100 %, hors plafond.
Si incluse dans le prix du véhicule, elle suit le même régime que le véhicule.
En location, les loyers sont passés en charges (pas d’amortissement, mais déduction directe possible).
III. Avantages fiscaux liés à l’amortissement
A. Amortissement fiscalement déductible
L’un des principaux avantages fiscaux du véhicule électrique tient à la déductibilité de son amortissement, sous certaines conditions.
Le montant amorti comptablement peut ne pas être intégralement déductible fiscalement, en raison des plafonds d’amortissement. La part excédentaire constitue un amortissement non déductible, qui augmente le résultat fiscal de l’entreprise.
Exemple concret :
Prix du véhicule électrique : 42 000 €
Plafond d’amortissement déductible : 30 000 €
➤ Les 12 000 € restants sont non déductibles fiscalement, mais amortis
En cas de mise à disposition du véhicule à un salarié, pensez à notre guide : Facturer les recharges électriques aux salariés
B. Autres incitations fiscales pour les entreprises
L’amortissement s’inscrit dans un dispositif fiscal global visant à encourager la transition énergétique :
Bonus écologique
Jusqu’à 3 000 € pour les entreprises (selon conditions)
Versé à l’achat ou déduit de la facture
Prime à la conversion
Jusqu’à 2 500 € pour mise à la casse d’un véhicule ancien
Cumulable avec le bonus écologique
Exonération de taxe régionale
Pour la carte grise des véhicules 100 % électriques
Applicable dans presque toutes les régions (certaines appliquent un taux réduit à 50 %)
Récupération de TVA
Possible uniquement si :
Le véhicule est un utilitaire électrique
Ou l’usage est strictement professionnel (cas rarissime pour véhicules de tourisme)
👉 Vous envisagez d'installer une borne à votre entreprise ? Découvrez les aides et obligations dans notre article : Installer une borne de recharge : tout ce que vous devez savoir
IV. Typologies d’usage professionnel et modes de détention
A. Entreprises, indépendants et professions libérales
L’amortissement d’un véhicule électrique dépend du statut du professionnel et du mode d’usage du véhicule. Voici les grandes lignes :
Régime réel (BIC / BNC)
Le véhicule est inscrit à l’actif de l’entreprise → amortissement possible.
Utilisation professionnelle exigée (usage mixte toléré mais justifiable).
Régime micro (auto-entrepreneur)
Pas d’amortissement possible → seule option : indemnité kilométrique ou charges réelles si régime dérogatoire.
À noter : il est souvent plus avantageux de passer en réel pour amortir un véhicule électrique.
Professions libérales
Même logique que BNC : amortissement selon usage pro réel.
Attention à la gestion des avantages en nature si usage perso est possible.
B. Location longue durée (LLD), LOA et crédit-bail
Tous les véhicules électriques utilisés en entreprise ne sont pas forcément acquis en pleine propriété. Les options locatives sont fréquentes :
Location Longue Durée (LLD)
Le véhicule reste propriété du loueur.
Aucun amortissement possible.
Les loyers mensuels sont déductibles en charges d’exploitation.
Location avec Option d’Achat (LOA) / Crédit-bail
Pas d’amortissement possible pendant la période de location.
Amortissement possible uniquement après levée d’option d’achat.
💡 Bon à savoir : Impact sur la TVA
La TVA sur les loyers de LLD ou LOA est récupérable uniquement si le véhicule est un utilitaire électrique ou utilisé exclusivement à des fins professionnelles.
👉 Consultez notre guide complet sur la TVA récupérable pour véhicule électrique pour connaître toutes les règles, cas particuliers et stratégies d’optimisation.
V. Focus synthétique : l’avantage en nature pour les véhicules électriques
Lorsqu’un véhicule électrique est mis à disposition d’un salarié ou d’un dirigeant, l’administration fiscale considère cette mise à disposition comme un avantage en nature, soumis à cotisations sociales et à l’impôt sur le revenu.
A. Règles spécifiques aux véhicules électriques
Bonne nouvelle : les véhicules électriques bénéficient d’un abattement spécifique sur le montant de l’avantage en nature, ce qui allège fortement la fiscalité.
En 2025 :
Réduction de 50 % de la base de calcul de l’avantage
Plafond de l’abattement : 1 800 € par an
Si le salarié recharge à domicile et que l’entreprise prend en charge cette recharge, ce coût est exclu de l’avantage imposable
FAQ – Vos questions fréquentes sur l’amortissement d’un véhicule électrique
Quel est le plafond d'amortissement pour un véhicule électrique en 2025 ?
Le plafond fiscalement déductible est de 30 000 € HT pour un véhicule émettant ≤ 20 g de CO₂/km.
Quelle est la durée d’amortissement ?
La durée standard est de 5 ans, mais elle peut être réduite à 4 ans en cas d’usage intensif ou selon votre stratégie comptable.
La batterie est-elle amortissable séparément ?
Oui, si elle est facturée séparément, elle peut être amortie à 100 % indépendamment du véhicule.
Quel est le taux d’amortissement ?
Il est généralement de 20 % par an sur 5 ans (amortissement linéaire).
Peut-on récupérer la TVA sur un véhicule électrique ?
Seulement si le véhicule est utilitaire ou utilisé exclusivement à des fins professionnelles.
Quels véhicules sont concernés ?
Les véhicules électriques, hybrides rechargeables, et utilitaires sont éligibles à l’amortissement. Les thermiques sont soumis à des plafonds bien plus bas.
Y a-t-il des limitations fiscales à l’amortissement ?
Oui, selon le taux d’émission de CO₂. Plus il est faible, plus le plafond déductible est élevé.
Quel est l’impact de l’amortissement sur le résultat fiscal ?
L'amortissement réduit le bénéfice imposable, mais uniquement dans la limite du plafond fixé.
Quels sont les autres avantages fiscaux d’un véhicule électrique ?
Le bonus écologique, la prime à la conversion, et l’exonération de carte grise sont cumulables avec l’amortissement.
Comment se calcule l’amortissement ?
Prix d’achat – valeur résiduelle) ÷ durée d’usage = amortissement annuel
Peut-on amortir un véhicule d’occasion ?
Oui, à condition qu’il soit inscrit à l’actif et utilisé professionnellement.
L’amortissement s’applique-t-il à la LLD ?
Non, mais les loyers mensuels sont déductibles en charges.
Conclusion
L’amortissement d’un véhicule électrique ne doit pas être vu comme une simple formalité comptable, mais comme un véritable levier fiscal, financier et stratégique pour les entreprises, les professions libérales et les indépendants.
En 2025, la réglementation fiscale française continue d’encourager la mobilité électrique en offrant :
Des plafonds d’amortissement fiscalement déductibles bien plus favorables que pour les véhicules thermiques (jusqu’à 30 000 € pour les VE),
La possibilité d’amortir séparément la batterie, ce qui améliore encore l’optimisation comptable,
Des incitations fiscales cumulables (bonus écologique, prime à la conversion, exonération de carte grise…),
Et, dans certains cas, la récupération de la TVA et une réduction des charges sociales en cas de mise à disposition à un salarié (via l’avantage en nature).
Pour les entreprises, passer à l’électrique, ce n’est donc pas uniquement réduire leur empreinte carbone et soigner leur image RSE : c’est aussi réduire leur résultat fiscal, optimiser leurs investissements, anticiper les évolutions réglementaires et valoriser leur flotte.
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