TVA récupérable sur véhicule électrique : conditions, règles et opportunités fiscales
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Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Introduction
Avec l’essor de la mobilité électrique, de plus en plus d’entreprises se tournent vers la voiture électrique ou l’utilitaire électrique pour leur flotte automobile. Si ces véhicules offrent de nombreux avantages écologiques et économiques, une question revient systématiquement : peut-on récupérer la TVA sur un véhicule électrique ?
La réponse n’est pas si simple : tout dépend du type de véhicule (tourisme ou utilitaire), du mode d’acquisition (achat, location, occasion) et de son usage (strictement professionnel ou mixte). De plus, au-delà de la voiture elle-même, il faut aussi prendre en compte la TVA sur la recharge électrique, l’installation de bornes de recharge, ainsi que les autres avantages fiscaux prévus par la loi (bonus écologique, exonérations, amortissements). Dans ce guide complet, nous allons passer en revue les règles fiscales applicables en France en 2025, afin de comprendre dans quels cas la TVA est récupérable et comment optimiser la fiscalité de votre véhicule électrique.
Sommaire
I. Comprendre la TVA appliquée aux véhicules électriques
La TVA : principe et fonctionnement
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt indirect supporté par le consommateur final, mais collecté et reversé par les entreprises. Pour les professionnels, elle constitue une dépense déductible dès lors que le bien ou le service acheté est utilisé dans le cadre de l’activité professionnelle.
En matière automobile, la règle générale est stricte :
La TVA est récupérable sur les véhicules utilitaires destinés exclusivement à un usage professionnel (transport de matériel, livraisons, flotte d’entreprise).
En revanche, la TVA n’est pas déductible sur les véhicules de tourisme, même si ceux-ci sont utilisés pour l’activité de la société.
Cette distinction s’applique indifféremment aux voitures thermiques, hybrides ou électriques. Autrement dit, l’électrique bénéficie d’autres avantages fiscaux (bonus, amortissement, exonérations) mais ne change pas la règle fondamentale du droit à déduction de la TVA prévue par l’article 206, Annexe II du Code général des impôts (CGI).
Spécificités des véhicules électriques en fiscalité
Les véhicules électriques ne sont pas soumis à une règle spécifique de TVA. La législation applique les mêmes critères qu’aux voitures thermiques :
Véhicule de tourisme électrique (ex. Tesla Model 3, Renault Mégane E-Tech) → TVA non récupérable.
Véhicule utilitaire électrique (ex. Renault Kangoo E-Tech Van, Peugeot e-Expert) → TVA récupérable à 100 %si usage professionnel prouvé.
Cependant, l’électrique conserve un avantage fiscal indirect : il permet de cumuler d’autres incitations (bonus écologique, amortissement fiscal plus favorable, exonérations de taxe sur les véhicules de société) qui compensent partiellement la non-récupération de TVA sur les voitures particulières.
Tableau comparatif simple :
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Type de véhicule | TVA récupérable ? | Exemple concret |
Voiture de tourisme électrique | Non | Tesla Model 3, Renault Zoé |
Utilitaire électrique | Oui, 100 % | Renault Kangoo Van E-Tech, Peugeot e-Expert |
Taxi / auto-école électrique | Oui (exception légale) | Tesla Model Y taxi, Renault Zoé auto-école |
II. Quand la TVA est récupérable
Les véhicules ouvrant droit à récupération
La TVA est récupérable uniquement pour certains véhicules bien définis par le Code général des impôts et la doctrine fiscale (BOFiP). Il s’agit principalement de :
Véhicules utilitaires électriques : camionnettes, fourgonnettes, véhicules N1 (transport de marchandises). La TVA est déductible à 100 % dès lors que le véhicule est affecté à l’activité professionnelle.
Taxis et VTC électriques : ils bénéficient d’une dérogation légale. La TVA est récupérable intégralement sur l’acquisition et l’entretien.
Véhicules d’auto-école : la TVA est déductible car ces véhicules sont indispensables à l’activité.
Véhicules de transport collectif de plus de 9 places : TVA récupérable, quelle que soit l’énergie utilisée.
Tableau montrant les cas de récupération
Type de véhicule | TVA récupérable ? | Exemple |
Utilitaire électrique | Oui | Peugeot e-Expert, Renault Kangoo Van E-Tech |
Taxi électrique | Oui | Tesla Model Y taxi |
Auto-école électrique | Oui | Renault Zoé auto-école |
Transport collectif (+9 places) | Oui | Minibus électrique |
Les cas où la TVA n’est pas récupérable
En revanche, la TVA reste non déductible dans de nombreux cas :
Voitures particulières électriques (VP) : la TVA est exclue du droit à déduction, même si la voiture est utilisée pour se rendre chez des clients. Exemple : Tesla Model 3 ou Renault Mégane E-Tech achetée comme voiture de fonction.
Usage mixte (pro/perso) : un véhicule utilisé par le dirigeant ou un salarié à la fois pour des trajets professionnels et privés ne permet pas de récupérer la TVA.
Achat auprès d’un particulier : comme aucune TVA n’est facturée, il est impossible de récupérer la taxe.
TVA et mode d’acquisition
La récupération de la TVA dépend aussi du mode d’acquisition du véhicule :
Achat neuf : la règle s’applique directement → TVA déductible uniquement sur les véhicules utilitaires ou assimilés.
Location longue durée (LLD) ou LOA (leasing) : la TVA sur les loyers est déductible uniquement si le véhicule est un utilitaire. Pour une voiture particulière, la TVA reste non récupérable.
Achat d’un véhicule d’occasion :
TVA récupérable uniquement si le vendeur est assujetti à TVA et applique le régime normal.
En cas de régime de la marge (cas fréquent), aucune récupération n’est possible.
Achat à un particulier → jamais de récupération.
Tableau comparatif “Achat vs Location vs Occasion”
Mode d’acquisition | TVA récupérable ? | Conditions |
Achat neuf utilitaire électrique | Oui | Usage pro, immatriculé utilitaire |
Achat neuf voiture de tourisme électrique | Non | Exclusion légale |
Location (LLD/LOA) utilitaire électrique | Oui | TVA récupérable sur loyers |
Location (LLD/LOA) voiture de tourisme électrique | Non | TVA non déductible |
Occasion – vendeur assujetti TVA | Oui | Régime normal de TVA |
Occasion – vendeur particulier / régime marge | Non | Pas de TVA à récupérer |
Vers L’amortissement des voitures électriques pour approfondir l’impact comptable et fiscal.
III. TVA sur les recharges électriques : un levier souvent méconnu
TVA sur l’électricité consommée
Contrairement à la TVA sur les véhicules de tourisme, la TVA sur l’électricité utilisée pour la recharge des véhicules électriques est 100 % récupérable par les entreprises, dès lors que l’électricité est consommée pour l’activité professionnelle.
Cette règle constitue un avantage majeur par rapport aux carburants fossiles :
Diesel et essence : TVA récupérable seulement à 80 % (depuis 2022).
Électricité : TVA récupérable à 100 %, sans distinction entre voiture de tourisme et utilitaire.
Cela signifie qu’une entreprise qui recharge une flotte automobile électrique dans ses locaux ou via des bornes publiques peut déduire intégralement la TVA figurant sur ses factures.
Facturer les recharges électriques aux salariés, pour approfondir la gestion pratique en entreprise.
Bornes de recharge et fiscalité
L’installation de bornes de recharge dans une entreprise (sur un parking, dans un entrepôt ou au siège) ouvre également droit à la récupération de la TVA :
TVA récupérable sur l’achat de la borne et les frais d’installation.
TVA également déductible sur les contrats de maintenance liés aux bornes.
En plus de la TVA déductible, les entreprises peuvent bénéficier de dispositifs d’aide financière, tels que :
le programme Advenir, qui prend en charge une partie des frais d’installation,
le crédit d’impôt IRVE, destiné aux PME,
des exonérations locales ou aides régionales (variables selon les territoires).
Installer une borne de recharge pour les démarches concrètes d’installation et de coûts.
IV. Avantages fiscaux complémentaires pour les véhicules électriques
L’amortissement et les plafonds fiscaux
En plus des règles de TVA, l’administration fiscale prévoit des plafonds spécifiques d’amortissement pour les véhicules électriques.
Pour une voiture particulière électrique (VP), la base amortissable est plafonnée à 30 000 € (contre seulement 18 300 € pour un véhicule thermique classique).
Pour un véhicule utilitaire électrique, il n’existe aucune limite spécifique : l’amortissement est intégralement déductible.
Les entreprises peuvent aussi amortir la batterie séparément, ce qui facilite la gestion comptable et la valorisation du véhicule.
Autres incitations fiscales
Les véhicules électriques bénéficient de plusieurs mesures incitatives en plus de la déduction de TVA sur certains cas :
Bonus écologique : jusqu’à 5 000 € en 2024 pour un véhicule particulier électrique neuf, si son prix est inférieur à 47 000 € et son poids inférieur à 2,4 tonnes (plafond fixé par décret).
Exonération de carte grise : quasi-totale dans la majorité des régions françaises (certaines appliquent encore une taxe minime).
Exonération de taxe sur les véhicules de société (TVS) : les voitures électriques sont totalement exemptées de cette taxe, contrairement aux thermiques et hybrides rechargeables.
Un tableau récapitulatif des aides et exonérations 2025.
Avantage fiscal | Montant / règle | Condition principale |
Bonus écologique | Jusqu’à 5 000 € | Véhicule neuf < 47 000 € et < 2,4 t |
Exonération carte grise | 100 % dans la plupart des régions | Véhicule électrique immatriculé en France |
Exonération TVS | Totale | Véhicule électrique de société |
V. Comment optimiser la récupération de TVA dans son entreprise
Bonnes pratiques comptables
Pour sécuriser la récupération de la TVA sur un véhicule électrique, certaines règles de gestion doivent être respectées :
Inscrire le véhicule à l’actif de l’entreprise : la voiture ou l’utilitaire doit apparaître dans la comptabilité comme un bien professionnel.
Justifier l’usage professionnel : il faut pouvoir démontrer que le véhicule est utilisé pour les missions de l’entreprise (factures, ordre de mission, déplacements professionnels).
Conserver toutes les factures : qu’il s’agisse d’électricité, d’entretien, ou de l’installation d’une borne de recharge.
Vérifier le type de véhicule : seul un véhicule utilitaire électrique ou un véhicule entrant dans une exception (taxi, auto-école) permet de récupérer la TVA.
Séparer clairement les usages : en cas d’utilisation mixte (pro/perso), la TVA devient non récupérable.
Stratégies pour les dirigeants et gestionnaires de flotte
Les dirigeants et responsables financiers peuvent mettre en place des stratégies pour optimiser la fiscalité de leur flotte automobile :
Comparer achat vs location longue durée (LLD/LOA) :
Achat utilitaire électrique → TVA récupérable à 100 %.
LLD/LOA utilitaire → TVA également récupérable sur les loyers mensuels.
Voiture particulière électrique → TVA non déductible, quel que soit le mode d’acquisition.
Privilégier les utilitaires électriques pour les besoins logistiques (livraisons, services techniques), car la TVA est intégralement déductible et les amortissements ne sont pas plafonnés.
Flotte 100 % électrique : permet de cumuler plusieurs avantages fiscaux :
TVA sur l’électricité totalement déductible,
amortissements plus avantageux,
exonération totale de TVS.
VI. Points de vigilance et perspectives 2025
Limitations et exclusions
Même si les véhicules électriques bénéficient d’avantages fiscaux, la récupération de TVA reste très encadrée :
Véhicules de tourisme électriques (VP) : TVA non récupérable, quelle que soit la part d’usage professionnel.
Usage mixte (pro/perso) : aucune déduction possible.
Achat auprès d’un particulier : impossible de récupérer la TVA puisqu’elle n’est pas facturée.
Mauvaise application des règles : en cas de déduction indue, l’administration fiscale peut réclamer un redressement avec pénalités et intérêts de retard.
Évolutions réglementaires
Pour 2025, la fiscalité des véhicules électriques conserve ses grandes lignes :
Pas de changement sur la TVA : les règles de récupération restent identiques (TVA récupérable uniquement pour les utilitaires et cas spécifiques comme taxis, auto-écoles).
Plafond d’amortissement de 30 000 € confirmé pour les voitures particulières électriques par la Loi de finances 2024.
TVA sur l’électricité : toujours déductible à 100 %, confirmée par le BOFiP (avantage conservé face au carburant).
Harmonisation européenne : des discussions sont en cours pour unifier certains régimes fiscaux dans l’Union européenne, mais aucune réforme immédiate n’a été annoncée.
Tableau “Calendrier fiscal 2025 – Véhicules électriques”
Mesure | Statut en 2025 | Référence |
TVA sur utilitaires électriques | Récupérable à 100 % | CGI / BOFiP |
TVA sur voitures de tourisme électriques | Non récupérable | CGI / BOFiP |
TVA sur électricité (recharge) | 100 % déductible | BOFiP |
Plafond amortissement VP électriques | 30 000 € | Loi de finances 2024 |
Bonus écologique | Jusqu’à 5 000 € | Décret 2023-2024 |
VII. FAQ – TVA et véhicules électriques
1. Comment récupérer la TVA sur un véhicule électrique ?
La TVA est récupérable uniquement si le véhicule est un utilitaire électrique ou un cas dérogatoire (taxi, auto-école). Pour une voiture de tourisme électrique, elle n’est pas déductible.
2. Quelles sont les conditions de récupération de la TVA ?
Le véhicule doit être inscrit à l’actif de l’entreprise, affecté exclusivement à un usage professionnel, et la facture doit mentionner la TVA.
3. La TVA est-elle récupérable sur les recharges électriques ?
Oui, la TVA sur l’électricité est 100 % récupérable pour les entreprises, contrairement au diesel et à l’essence (80 %).
4. Quels véhicules permettent de récupérer la TVA ?
Les utilitaires électriques, les taxis, les véhicules d’auto-école et les véhicules de transport collectif de plus de 9 places.
5. Quels sont les avantages fiscaux des véhicules électriques ?
Plafond d’amortissement plus élevé (30 000 €), bonus écologique (jusqu’à 5 000 € en 2024), exonération de carte grise et de TVS.
6. Peut-on récupérer la TVA sur une voiture d’occasion ?
Oui, uniquement si elle est vendue par un professionnel assujetti à TVA en régime normal. Si elle est achetée à un particulier ou en régime de marge, la TVA n’est pas récupérable.
7. Quelles sont les limitations sur la récupération de la TVA ?
La TVA est non déductible pour les voitures particulières électriques et pour tout véhicule à usage mixte (pro/perso).
Conclusion
La TVA sur les véhicules électriques reste un sujet sensible car elle obéit aux mêmes règles que pour les véhicules thermiques : non récupérable sur les voitures particulières, mais intégralement déductible pour les utilitaires électriques et certains cas spécifiques (taxis, auto-écoles, transport collectif).
En revanche, les entreprises profitent d’un atout majeur : la TVA sur l’électricité est 100 % récupérable, ce qui réduit considérablement le coût de la recharge électrique d’une flotte automobile. Ajoutons à cela le plafond d’amortissement rehaussé à 30 000 €, le bonus écologique et l’exonération de TVS, et l’électrique devient une solution fiscalement avantageuse.
Pour bien gérer la fiscalité de votre voiture électrique de société ou de votre utilitaire électrique, il est essentiel de distinguer les cas où la TVA est récupérable et de sécuriser chaque dépense (factures, usage professionnel, installation de bornes).
En résumé :
Utilitaire électrique = TVA récupérable + amortissement intégral.
Voiture de tourisme électrique = TVA non déductible (mais d’autres aides existent).
Recharge électrique = TVA toujours déductible à 100 %.
Adopter l’électrique, c’est donc à la fois un choix écologique et un moyen d’optimiser sa fiscalité d’entreprise.
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